Pour le premier article d'une nouvelle série sur les tendances qui façonnent le nouveau monde du travail, notre PDG et fondateur Charles-Henri Dumon examine l'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur le secteur du recrutement. Il présente d'abord le contexte, en commençant par les trois vagues de l'IA...
Permettez-moi tout d'abord de mentionner que les points que je vais aborder ci-dessous sont basés sur mes propres recherches et ma compréhension d'un sujet qui me passionne - ils ne sont pas paroles d’évangile !
L'IA étant devenue une telle "force majeure" dans de nombreux aspects de notre vie aujourd'hui, je voulais parler davantage de ce sujet, très important, qui aura une si grande influence sur notre quotidien, nos emplois et notre avenir.
Pour que l'IA fonctionne, l’ensemble des données de formation doivent être introduits dans les algorithmes d'apprentissage, qui sont les instructions données par les humains aux machines pour qu'elles effectuent des tâches. Par exemple, sans la contribution de scientifiques ou d'analystes de données, les ordinateurs ne peuvent pas effectuer les tâches qui leur sont demandées.
Pour nous aider à mieux comprendre les nuances, permettez-moi de parler des trois vagues de l'IA. La première vague n'implique pas vraiment d'apprentissage, elle concerne les règles et les modèles. Les humains établissent des modèles basés sur leurs connaissances et leurs observations, en définissant les règles qui correspondent aux résultats requis. Il serait impossible pour les humains de définir les règles qui nous permettraient de prédire le temps qu'il fera, ce qui dépasserait donc le cadre de la première vague !
À retenir : La première vague est bonne pour percevoir le monde naturel et pour raisonner parce que vous avez donné à l'IA les règles qu'elle doit suivre. Elle est limitée en matière d'apprentissage.
La deuxième vague concerne les machines qui identifient elles-mêmes des modèles à partir de données d’apprentissage - plutôt que de compter sur les humains pour les alimenter. Tant que vous fournissez suffisamment de données de référence, la machine peut comprendre le reste. Mais elle ne peut apprendre que dans un but précis, car chaque algorithme n'est utilisable que pour un résultat spécifique.
Pour reprendre le même exemple de la météo, si un programme d'IA de deuxième vague était fourni avec des données des 40 dernières années pour 500 villes, il apprendrait les tendances et serait capable de prévoir les futures prévisions en se basant sur ces informations historiques. La deuxième vague est où nous en sommes aujourd’hui.
À retenir : La deuxième vague est bonne pour la reconnaissance vocale et des photos jusqu'à un certain point. Elle nécessite beaucoup de données, et nécessite donc un degré élevé d'intervention humaine.
Nous passons maintenant à la troisième vague. Elle concerne la capacité d'interpréter et de croiser les algorithmes. La troisième vague nécessite beaucoup de données d’apprentissage et elle peut apprendre et fonctionner avec un minimum de supervision. Nous nous rapprochons de plus en plus du niveau d'intelligence d'un humain.
Pour continuer avec mon exemple météorologique, un troisième système d'IA pourrait avoir 10 modèles prédisant chacun un seul aspect du temps et interagissant ensemble pour arriver à une prévision globale.
À retenir : La troisième vague concerne l'adaptation au contexte et l'explication des décisions. Daniel Kahneman, dans son brillant livre "Thinking, Fast and Slow", décrit deux systèmes de pensée de l'intelligence humaine. Le système 1 est rationnel et fonctionne dans le cadre d'une rationalité limitée. Vous examinez les données et appliquez votre décision en vous basant sur vos expériences et votre connaissance du monde pour donner un sens à la théorie. C'est l'équivalent de la deuxième vague d'IA.
Le système 2 repose sur l'intuition, sur laquelle nous nous appuyons pour prendre des décisions importantes dans notre vie. Nous avons tous stocké dans notre subconscient des connaissances qui voient et établissent des connexions, tirant des conclusions que nous ne pouvons pas nécessairement expliquer. Cela correspond à la troisième vague d'IA, qui combine les attributs des deux systèmes.
Malgré toutes les avancées que nous réalisons et après avoir examiné les trois vagues, il est clair que vous pouvez former les ordinateurs à analyser d'énormes volumes de données en établissant des règles prédéfinies. Et comme nous le savons, ils sont bien plus rapides et plus efficaces que les humains pour ce faire !
Ce que nous n'avons pas encore atteint, c'est la troisième vague. Alors que les machines se rapprochent de l'intelligence humaine, elles n'ont pas le bon sens que nous avons. Pour ma part, je trouve cela rassurant - on pourrait dire que les machines n'ont pas d'esprit propre, du moins pas encore.
Pour mon prochain article, je me pencherai sur l'impact de l'IA sur la technologie et le nouveau monde du travail avec un troisième et dernier article portant spécifiquement sur l'IA et le recrutement.