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Paroles d'expert : Le rôle de l’AI & l’IIOT dans l’industrie

Paroles d'expert : Le rôle de l’AI & l’IIOT dans l’industrie

Dans le cadre de ses activités de conseil, Christophe Gachet, Practice Leader Industries & Ingénierie au sein de Morgan Philips Executive Search a interviewé Sandrine Legrand, qui durant son parcours à l’international, est devenue experte dans le domaine des télécommunications. Aujourd’hui, elle nous livre ses réflexions et son retour d’expérience sur le rôle de l’AI & l’IIOT dans l’industrie.

1. Sandrine, pouvez-vous nous résumer votre parcours et ses principales dominantes ?

Ingénieur CentraleSupélec et MBA à l’IAE Paris, j’ai débuté dans une ESN, avant de faire du conseil en marketing et de la prospective. J’ai ensuite rejoint le groupe Alcatel, devenu Alcatel-Lucent puis Nokia, en y exerçant des fonctions variées : commerciales, transformation et direction de centres de profit en France, en Australie et en Chine. De la R&D sur les réseaux de neurone au Japon, à la fin de mes études, m’avait donné le goût de l’international !

J’ai beaucoup travaillé à la diversification du groupe vers le marché des Entreprises, comme relais de croissance au marché des Opérateurs Télécoms. J’ai notamment été responsable de la vente de Réseaux Mobiles Privés aux entreprises du Transport, de l’Energie et du Secteur Public, dans le monde. Ces réseaux 4G / 5G, essentiels à l’essor de l’Industrie 4.0, connectent les capteurs et objets en fournissant la fiabilité et les faibles latences indispensables à l’IoT et à l’Industrial IoT.

2. Quels sont, selon vous, les enjeux et les challenges que doit relever l’industrie 4.0 ? 

Via la numérisation de toutes les activités des entreprises, l’Industrie 4.0 révolutionne notre manière de concevoir, produire, vendre et livrer les produits et services. Les enjeux sont majeurs : automatiser pour gagner en productivité, améliorer la qualité et surtout rendre l’outil de production plus adaptable. L’intégration de la chaine de valeur, des fournisseurs aux clients, permettra une production personnalisée en des temps aussi réduits que possible.

Les challenges sont à la hauteur des enjeux ! 

•    Transformation des business models des entreprises, avec le développement du as a Service ;
•    Multiples nouvelles technologies à maîtriser IoT / IIoT, réseaux, Big Data et IA, Cloud et Edge computing, Cybersécurité, Robotique, etc.
•    Et, avec les changements induits d’organisation et de nature du travail, le challenge humain est énorme ! Il faut accompagner et former tous les acteurs pour qu’ils comprennent comment se décline l’Industrie 4.0 dans leur entreprise. Et aussi recruter de nouvelles compétences.

La transition énergétique est à la fois un challenge et un enjeu. Le numérique représente déjà 2 à 4% des émissions de GES. Avec la multiplication des capteurs, des data, des infrastructures, l’empreinte carbone risque d’exploser. D’énormes progrès ont déjà été faits pour la réduire mais il faut encore accélérer. Car en même temps, l’industrie 4.0 a un rôle majeur à jouer pour décarboner de nombreux secteurs d’activité !

3. Quel serait le rôle de l’AI & l’IIOT dans cette transition énergétique ?

Ils sont multiples…

•    L’AI et l’IIoT (AIoT) sont au cœur des Smart Grids, ces réseaux qui intègrent des productions décentralisées d’énergie renouvelable, du stockage et qui corrèlent l’offre des producteurs à la demande des consommateurs ;  ils sont essentiels pour décarboner l’énergie et satisfaire la demande des consommateurs à un prix compétitif.

•    De nombreux déploiements naissent autour de la maintenance préventive : l’AIoT détecte des signaux faibles annonciateurs de panne et permet d’intervenir en amont. On limite et optimise ainsi les arrêts de production en réduisant aussi les stocks (et donc la production) de pièces détachées superflues. L’avance est telle qu’il existe maintenant des diagnostics AI associés à des assurances réparation / remplacement, au cas où une panne non anticipée par l’AI surviendrait.

•    Enfin, ces technologies sont critiques pour améliorer l’efficience énergétique des process industriels. Grâce à l’AIoT, on modélise ces process et leur consommation d’énergie. On peut ainsi trouver les paramètres et réglages optimaux qui réduisent cette consommation. Pour tenir les accords de Paris et limiter la hausse de température à 1.5°C, les émissions de l’industrie et de la logistique doivent baisser de 45% d’ici 2030. Nous n’y arriverons pas sans mettre en œuvre ces technologies, dans le cadre de stratégies « bas carbone » généralisées.

4. Si l’importance de l’innovation n’est plus à démontrer, quels seraient les principaux leviers à actionner pour la rendre plus agile et compétitive ?

On a besoin dans l’OT de la même révolution que celle qui a eu lieu dans l’IT : rendre indépendants les automatismes et applications du hardware; avoir des systèmes ouverts ; standardiser les protocoles de communication. 

Faire connaître les projets « bas carbone » qui marchent en permettant aux acteurs de partager leurs expériences est aussi critique. La plateforme Ambition 4 Climate que vient de lancer l’Afep est intéressante à ce titre. Les start-ups et PMEs, et leur intégration via des démarches d’Open Innovation, sont évidemment clés pour rendre l’innovation plus agile.

Enfin, l’accès à la formation continue, comme déjà mentionné, est crucial. Il faut réussir à « embarquer » tout le monde !

5. Quelles innovations avez-vous pu promouvoir et le cas échéant pouvez-vous nous préciser les freins que vous avez pu rencontrer lors de la mise sur le/les marchés ?

J’ai beaucoup travaillé sur l’introduction de nouvelles technologies dans des réseaux assurant des missions critiques. Passage aux technologies IP des réseaux de données assurant la télé-conduite et la télé-protection des réseaux d’électricité, il y a une quinzaine d’années. Introduction de la 4G pour communiquer la signalisation ferroviaire ou pour remplacer les réseaux PMR des acteurs de la sécurité publique, ces dernières années. Les exigences de robustesse, de fiabilité et de sécurisation des données sont énormes dans ces domaines !

Le lancement de nouveaux produits s’accompagne d’arbitrages permanents entre les produits et les fonctionnalités à prioriser pour que la solution développée rencontre son marché. L’interaction entre clients, équipes commerciales, équipes produit et R&D est passionnante. La réinvention de ces relations avec les méthodes de développement agile l’est d’ailleurs tout autant !

En particulier dans ces domaines « critiques », les proof of concepts et les pilotes sont nombreux avant de faire des déploiements. En tant que fournisseur, il faut pouvoir en supporter le coût et la durée du pay-back. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé travailler en Asie où nous avons eu l’occasion d’avoir plusieurs premières : un réseau 4G pour la sécurité publique à Singapour, un autre pour le rail en Corée du Sud.
 

Christophe Gachet, Practice Leader - Ingénierie et Industrie - Morgan Philips Executive Search, 06 59 53 91 11, christophe.gachet@morganphilips.com

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