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Paroles d'expert : Devenir avocat pénaliste à 50 ans - Interview de François Mazon

Paroles d'expert : Devenir avocat pénaliste à 50 ans - Interview de François Mazon

Charles du Pontavice, Directeur de la practice Legal & RH de Morgan Philips Executive Search, a interviewé François Mazon, devenu à 50 ans avocat pénaliste … après une première vie de patron de Capgemini. Homme de passion et d’engagement, il partage avec nous son parcours passionnant et sa nouvelle vie dans les prétoires.
 
François, comment devient-on avocat après avoir dirigé Capgemini France principale filiale d’un groupe du CAC 40 ? Quel a été le déclic ?

Au départ, il y a mon rêve d’adolescent fasciné par l’avocat pénaliste, celui qui se lève pour défendre avec comme seules armes le droit et la parole. Mais comme j’avais de bonnes notes en maths, je n’ai pas fait d’études de droit mais une prépa scientifique à Versailles puis l’École Centrale de Paris et Sciences Po avant de travailler plus de 25 ans dans le secteur informatique (IBM, Econocom, Capgemini et Steria). Et puis il y a eu un déclic qui a ravivé mon rêve d’adolescent : l’irruption brutale de la justice pénale dans ma vie professionnelle. J’ai été mis en cause dans une instruction judiciaire qui a duré 8 ans où j’ai vécu successivement perquisition, garde à vue et interrogatoire en ma qualité de directeur général, responsable pénal de la société. Cette instruction s’est terminée par un non-lieu mais elle m’a beaucoup marqué et m’a très souvent réveillé la nuit !

Votre parcours atypique fait-il de vous aujourd’hui un avocat différent pour les dirigeants que vous conseillez et défendez ?

Mon parcours me donne une vision à 360 degrés du risque pénal du dirigeant : j’ai été dirigeant d’entreprise pendant près de 15 ans ce qui m’a apporté une expérience très concrète des modes de gouvernance et de décision notamment. J’ai été mis en cause par la justice pénale ce qui me permet de comprendre ce qu’un dirigeant peut ressentir face à la machine pénale à laquelle il est rarement préparé et qu’il connaît souvent très mal. Et enfin depuis 7 ans que je suis avocat, j’ai conseillé et défendu de très nombreux dirigeants mais aussi des entreprises sur des infractions aussi diverses que abus de biens sociaux, corruption, tromperie, abus de confiance, délit d’entrave, travail dissimulé, harcèlement moral ou le vaste champ des infractions non intentionnelles comme les accidents du travail ou la contamination COVID-19.

J’essaie d’utiliser ces 3 angles de vue pour avoir l’approche la mieux adaptée aux attentes d’un dirigeant d’entreprise confronté au risque pénal.   

Vous aidez également certains cabinets d’avocats à se structurer et se développer. Est-ce le signe que le chef d’entreprise est toujours présent en vous ?

Je travaille avec ANOMIA une société dédiée à la formation et au coaching d’avocats pour le développement de leur cabinet. Concrètement je partage les bonnes pratiques que j’ai connues dans le secteur du conseil et des services informatiques parce que je suis convaincu que le métier d’avocat est un métier de prestation de services comme les autres qui peut donc bénéficier des meilleures pratiques des autres. C’est en particulier le cas sur des sujets très importants comme le positionnement stratégique, le développement de clientèle ou la mise en place de tableaux de bord avec les bons indicateurs.

Quelles sont les ambitions de votre cabinet pour les prochaines années ?

Notre ambition est de devenir un des cabinets de référence en France en pénal des affaires. Cela ne signifie pas devenir le plus gros mais être un de ceux dont la voix compte, dont les avis sont recherchés, chez qui les meilleurs avocats veulent travailler et chez qui les meilleurs étudiants veulent faire leurs stages. Nous avons l’ambition de créer une marque, BASS MAZON, qui signifie pour nos clients écoute, rigueur, professionnalisme, engagement et qualité des résultats.

Vous êtes revenus récemment sur les bancs de l’Université, en tant qu’étudiant , et comme chargé de cours, que pensez-vous des études de droit en France ? Que pourrait-on améliorer selon vous ?

J’ai d’abord été impressionné par le niveau des étudiants de Master 1 et Master 2 avec qui j’ai étudié à la faculté de droit d’Aix-en-Provence, des étudiants brillants, engagés et très assidus. Les pistes d’amélioration des études sont à mon avis à rechercher dans le domaine de la pédagogie. Les professeurs sont tous des experts de leur domaine mais ils n’ont pas tous la compétence pédagogique indispensable pour enseigner, pour faire passer des connaissances, et surtout pour donner envie d’apprendre aux étudiants.  

Dans une troisième vie, quelle serait votre première décision en tant que Garde des Sceaux ?

Vu mon âge, je crains de ne pas avoir le temps de démarrer une troisième vie ! Pour répondre à votre question, je considère que la priorité du Garde des Sceaux actuel de renforcer la confiance des citoyens dans leur justice est excellente. Cela passe par de nombreuses actions. Si je devais en garder une, je me focaliserai sur la diminution des délais : les citoyens ne comprennent pas que des affaires pénales soient jugées 5 ans voire 10 ans après les faits. C’est un sujet plus complexe qu’il n’y paraît parce que ce n’est pas qu’une question de moyens. Les délais s’expliquent aussi par des modes de fonctionnement qui ne sont pas optimisés et des outils numériques mal adaptés. Enfin, les délais pourraient aussi diminuer si la voie privilégiée cessait d’être le procès au profit de voies alternatives de type transactions qui existent maintenant au pénal. Mais c’est un changement culturel qui prendra du temps …

 

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à contacter Charles du Pontavice, Directeur des practices Corporate, Legal & HR chez Morgan Philips Executive Search en France

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