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Le plastique en Afrique, enjeu du XXIe siècle ?

Le plastique en Afrique, enjeu du XXIe siècle ?

Véritable catastrophe pour l’environnement, les déchets, contribuent massivement à la destruction des écosystèmes et représentent un danger pour la santé des organismes vivants. En Afrique, ce sont chaque jour de plus en plus de déchets qui entrent sur le continent, résultat d’une importation sauvage à la suite de la fermeture des frontières de plusieurs pays asiatiques depuis 2017, concernant les déchets non triés ou non lavés. Le plastique est ainsi devenu une problématique environnementale majeure sur le continent, où les États et les acteurs civils et humanitaires, tentent de remédier à ce désastre écologique.

Un continent consommateur de plastique 

L’Afrique ne produit que 7% des plastiques de la planète. Pourtant, il est le continent le plus touché par la pollution. Il est devenu une « plaque tournante » des déchets plastiques, notamment à la suite de la décision de l’Asie et particulièrement de la Chine à l’été 2017, de ne plus être le « destinataire des déchets plastiques mondiaux » (la Chine recueillait environ 70% des déchets). De ce fait, les autres États asiatiques, tels que la Malaisie, l’Inde ou encore la Thaïlande, n’ont eu d’autre choix que de suivre le mouvement, faute de capacités suffisantes de recyclage pour faire face à la quantité toujours plus abondante de déchets plastiques. 

C’est ainsi que l’Afrique a « pris le relais » et est devenue la nouvelle destination privilégiée  pour l’exportation des déchets plastiques. En « jetant leur dévolu » sur l’Afrique, les industriels du secteur tentent de contraindre les États africains de lever certaines des restrictions environnementales pour faire de plusieurs pays africains, les nouvelles portes d’entrées mondiales des déchets plastiques. L’« externalisation du coût de recyclage » est la principale motivation des industriels, les entreprises n’assumant pas ces coûts. 

Le « business vert », l’avant-garde de l’Afrique

Bien que la grande majorité des déchets plastiques présents en Afrique soient d’origines étrangères, les déchets locaux sont eux aussi très présents et sont devenus abondants, ces derniers n’étant pas traités dans leur totalité. Les États africains ont, par conséquent, pris des dispositions ces dernières années : 34 pays sur 54 ont adopté une réglementation afin d’éradiquer progressivement les plastiques à usage unique. En plus de ces règlementations strictes sur le plastique et les déchets, certains particuliers et entreprises se sont intéressés au problème et y ont vu une opportunité de créer des initiatives innovantes et de sensibiliser les populations sur leur gestion. 

Au sein de hubs économiques, plusieurs start-up africaines s’appuient sur ce « système informel » déjà existant, pour valoriser et faire circuler les déchets : c’est le cas « Mr. Green Africa », une start-up kenyane qui voit le plastique « comme une matière première, qui peut entrer dans un circuit formel et qui peut être profitable ». Le plastique et sa gestion pourraient ainsi devenir une ressource financière pour les populations et créer « l'une des premières économies circulaires du monde véritablement locale ». Autre initiative, au Cameroun, « Namé recycling », une société de collecte et de recyclage qui lutte contre la pollution plastique en Afrique est parvenu à rapidement se fournir en matière première : une fois la matière collectée, « elle est triée, nettoyée et transformée pour être ensuite re-valorisée ». La vision des déchets comme une opportunité de créer une nouvelle économie locale s’est désormais étendue à l’échelle du continent.

Dépolluer le continent, vers une gestion « durable et intégrée »

De la collecte au recyclage, les initiatives ne cessent donc de se multiplier, pour soutenir, voire remplacer certains systèmes locaux jugés insuffisants dans la gestion des ordures plastiques. Au Sénégal, malgré l’interdiction des plastiques et jetables appliquée depuis avril 2020, seulement « 9 000 tonnes de déchets » sont retraitées sur les « 200 000 » qui sont produites chaque année dans le pays. Pour contrer cette tendance, des ONG et des entreprises militent pour une meilleure gestion et pour accélérer la transition écologique, comme le célèbre activiste Modou Fall qui « organise des formations gratuites pour apprendre à recycler des pneus et les transformer en mobilier de jardin » ou encore l’entreprise « Recup Plastik Utile », qui « recycle et valorise les déchets », en les transformant en banc public ou en « pavés écologiques ».

Au Rwanda, où une « interdiction nationale des sacs en plastique non biodégradables » a été instaurée en 2008, c’est une autre initiative qui place ce pays parmi les plus propres : chaque dernier samedi de chaque mois, un nettoyage communautaire nommé « Umuganda » a lieu sur le territoire, ce qui fait la réputation de la propreté du Rwanda et particulièrement de Kigali, sa capitale. Autre exemple, au Burkina Faso, ce sont les habitants eux-mêmes qui mettent en place un « système D » pour lutter contre les déchets plastiques. À Ouagadougou, « 35 % des ordures finissent […] jetées dans la rue ou dans des décharges sauvages ». En 2020, ce sont « 680 000 tonnes d’ordures » qui ont été produites dans la capitale. Les habitants recyclent ainsi eux-mêmes ces déchets : la coopérative « Yamba-Det » créent, grâce au plastique fondu, des bancs et des tables.

Les initiatives ne manquent donc pas en Afrique pour lutter contre les déchets plastiques, même si certaines restent mal appliquées, en raison d’un manque de législation et de moyen comme en Ouganda, où malgré des mesures mises en place en 2007, le gouvernement peine encore à les appliquer en raison de l’absence de réglementation, ou encore au Kenya et au Rwanda, qui sont soumis à une contrebande massive de plastique à usage unique. D’autres voies s’ouvrent pour combler cela : les acteurs privés et la société civile font front commun dans la lutte contre le plastique sur le continent.


Sitographie : 

« 34 interdictions des plastiques en Afrique — Un état des lieux », Greenpeace, Greenpeace Afrique, publié le 08/06/2020, disponible ici : https://www.greenpeace.org/africa/fr/les-blogs/11344/34-interdictions-des-plastiques-en-afrique-un-etat-des-lieux/

« Au Burkina Faso, le système D des habitants pour lutter contre le fléau des déchets plastiques », par Sophie Douce, Le Monde, Le Monde Afrique, publié le 22/03/2021 à 19h00, mis à jour le 25/03/2021 à 18h54, disponible ici : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/22/au-burkina-faso-le-systeme-d-des-habitants-pour-lutter-contre-le-fleau-des-dechets-plastiques_6074077_3212.html

« Au Sénégal, la difficile lutte contre le « péril plastique » », Théo Ollivier, Le Monde, Le Monde Afrique, publié le 26/04/2021 à 20h00, disponible ici : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/26/au-senegal-la-difficile-lutte-contre-le-peril-plastique_6078155_3212.html

« Cameroun, Maroc, Gabon… L’Afrique suffoque sous le plastique », Camille Lafrance, Jeune Afrique, publié le 22/06/2021 à 13h28, mis à jour le 22/06/2021 à 16h02, disponible ici : https://www.jeuneafrique.com/1191686/societe/cameroun-maroc-gabon-lafrique-suffoque-sous-le-plastique/

« Le Kenya toujours en lutte contre ses déchets plastiques », FranceInfo Afrique, publié le 25/01/2021 à 09h04, mis à jour le 25/01/2021 à 09h04, disponible ici : https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/kenya/le-kenya-toujours-en-lutte-contre-ses-dechets-plastiques_4268009.html

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