Horaires décalés, chômage partiel prolongé, nouvelles mesures de sécurité, nouvelles habitudes à adopter… Le retour sur les lieux de travail, quelles que soient les modalités qu’il prend, impacte les repères habituels d’organisation vie professionnelle-vie personnelle de chacun. Les dirigeants et managers font donc face à de nouvelles problématiques. Le risque ? Adopter un micro-management et ne pas accompagner ses équipes à traverser cette période avec brio pour relancer l’activité.
Quelles réactions risquent d’avoir les managers lors de leur retour au bureau ?
On répertorie 3 types de managers, et donc, 3 types de réactions potentielles :
- Le manager brutal : « Le passé est le passé, maintenant, nous sommes là pour travailler, les vacances sont terminées. »
- Le manager lâche : « Salut, comment ça va depuis hier ? »
- Le manager courageux : « Les gars, on va prendre le temps de discuter ensemble de tout ce qui vient de se passer. Ensuite, on pourra se mettre au travail ».
Le manager brutal : Pourquoi en niant le passé, un manager peut-il être violent ?
Le confinement n’a rien à voir avec des vacances. En niant la situation passée et les efforts fournis par ses équipes, ce manager fait preuve d’une violence verbale symbolique. En effet, chacun a vécu le confinement différemment, plus ou moins bien d’ailleurs (on note une différence importante entre le jeune collaborateur parisien fraîchement diplômé seul dans son studio de 15m², et celui du cadre expatrié dans sa maison de campagne avec piscine et vue sur la montagne !) . Ainsi, un manager qui ne pense qu’à la performance pour rattraper le retard accumulé en 2 mois, sans ressources supplémentaires, risque de mettre en péril la santé de ses collaborateurs. Malheureusement, beaucoup vont être tentés d’agir ainsi. Ce type de management va générer de l’agressivité en retour, de la part des membres de l’équipe. Parfois, cette agressivité sera tournée envers le travail et mènera à de la démotivation, du sabotage… Ce type de management va donc créer de la colère, casser la valeur et la sérénité et engendrer une perte de confiance.
La manager lâche : joue la carte de l’évitement. Pourquoi cela ne peut pas marcher ?
Ce manager, c’est celui qui, après deux mois de télétravail ou de chômage partiel, va dire à son collaborateur le jour du retour au travail : « C’était bien ton week-end ? » Il est peut-être simplement mal à l’aise, mais en faisant comme si de rien n’était, il discrédite sa légitimité managériale. Il va donc passer pour quelqu’un qui ne sait pas gérer les problèmes, qui est incapable de générer du soutien et sur qui on ne peut pas compter. Or c’est là tout le rôle attendu d’un manager : le soutien organisationnel est primordial pour l’engagement et la performance des équipes.
Qu’est-ce que le manager courageux ?
Le courageux, c’est celui qui va savoir prendre du temps pour partager ce qui s’est passé pour chacun, sans considérer ce temps comme perdu ou coûteux mais, au contraire, comme un investissement. L’enjeu est que chacun puisse exprimer son expérience du confinement, y compris le manager, et de comprendre ce avec quoi chacun revient afin de mieux interpréter les émotions et réactions à venir.
C’est ce qui s’appelle le sens making, une voie pour allier performance et sérénité, développée par Karl Weick, un professeur de psychologie américain, dont je vous expliquerai les fondements plus en détails dans un prochain article.
En conclusion, il est important de garder à l’esprit que le confinement a pu être psychologiquement compliqué pour vos collaborateurs, mais le déconfinement encore plus. Certains ont peur de sortir de chez eux, d’autres ne veulent plus travailler, et d’autres encore ont perdu tous leurs repères à force de télétravail subi. Nous devons donc adopter une approche empathique et bienveillante à l’égard de nos collaborateurs afin d’aider le collectif à se relancer sereinement vers la performance.
Sources :