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Le nouveau vocabulaire et les nouvelles formes de travail

Le nouveau vocabulaire et les nouvelles formes de travail

Moins de trois ans ont suffi pour modifier profondément des habitudes de travail qui étaient structurées depuis des décennies autour d’un lieu de travail, d’un lieu de vie et d’un mouvement quotidien de l’un vers l’autre. La présence « au bureau » d’un collaborateur signait son engagement au risque d’encourager, en France en particulier, un présentéisme dont l’efficacité n’était pas toujours prouvée. En quelques mois, ces fondements solidement ancrés dans nos cultures ont été modifiés ; une porosité entre les vies professionnelle et personnelle s’est établie, accompagnée d’une exigence de « qualité de vie » au quotidien. Ces transformations témoignent aussi de changement majeur de la valeur travail, de sa fonction, de son but, de la place qu’il occupe ou que l’on souhaite qu’il occupe dans nos vies. Ces bouleversements sont autant de défis et de champs d’action ou de pensée pour les dirigeants, mais aussi les politiques, les philosophes, les sociologues, les urbanistes…

La sémantique accompagne ces transformations et nous vous proposons une courte revue du nouveau vocabulaire du travail, de nouvelles tendances qui devraient rester tout à fait d’actualité en 2023 et nous inviter à sans cesse repenser nos métiers.

 

Travail hybride

Cette expression désigne une organisation qui coordonne télétravail et travail dans les bureaux de l’entreprise. Marginale il y a trois ans, cette organisation devient incontournable. Sur la population générale des salariés en 2021, 22% des français[1], 32% des belges[2] et 40% des suisses[3] ont déclaré télétravailler, avec de grandes disparités sectorielles. Ainsi en Suisse le télétravail est adopté par 86% des salariés dans le secteur de la communication, et logiquement par seulement 13% dans le secteur de l’hôtellerie. En France, une étude récente[4] révèle que 74% des cadres sondés pratiquent le télétravail, à raison de 2 jours par semaine en moyenne. Et 80% des cadres interrogés souhaitent maintenir ce rythme en 2023. C’est une évolution lourde du monde du travail, sur laquelle chaque entreprise se doit de réfléchir au risque de perdre son attractivité, auprès des jeunes en particulier.

Une évolution mondiale, incontournable

Cette évolution vers une organisation hybride est mondiale, touche les entreprises de toutes tailles et semble irréversible. En effet, 64% de la population active mondiale (65% en Europe) déclare avoir recherché un autre emploi ou envisagerait de le faire si leur employeur insistait pour un retour sur le lieu de travail à temps plein. Ce pourcentage s’élève à 71% chez les 18-24 ans [5].

La prise de conscience de cette quasi nécessité de nouvelle organisation n’est pas l’apanage des grandes entreprises. Une étude de la BPI mentionne que fin 2021, 46% des dirigeants de TPE/ETI autorise le télétravail (+19pts vs avant la crise).

Une forme optimale d’organisation du travail avec des bénéfices appréciés par les salariés et les dirigeants

Plusieurs études ont révélé des bénéfices très larges de cette nouvelle organisation tant pour le salarié que l’entreprise et même au-delà pour l’environnement. Ce mode hybride semble être une forme optimale de travail. Une étude menée par Malakoff Mederic[6] dévoile une forte satisfaction des salariés pour ce mode de travail avec pour 88% un bénéfice sur la qualité de vie en général, pour 85% un bénéfice sur la santé physique et la qualité de vie au travail et pour 82% un impact positif sur la santé mentale et l’engagement pour l’entreprise. Il est intéressant de noter qu’avec cette part de travail à distance (2 à 3 jours par semaine étant un idéal) les salariés évaluent un impact positif sur les interactions au sein de l’équipe de travail (71%) et avec les autres équipes de l’entreprise (66%). Cette même étude a interrogé les dirigeants dont 81% jugent que l’organisation hybride améliore la satisfaction des salariés, leur productivité (69%) et diminue l’absentéisme (60%). Ces résultats français sont corroborés par une étude « Work rebalanced » de Citrix (juin 2022) menée sur 1800 travailleurs dans 8 pays (Australie, France, Allemagne, Japon, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni et États-Unis) révèle que 69% des travailleurs hybrides se déclarent productifs, ce pourcentage étant de 64% pour les télétravailleurs à temps plein et 59% pour les employés uniquement au bureau.

Ces gains de productivité trouvent leur source dans des éléments concrets tels que la diminution des temps de transport ainsi que de la fatigue et des coûts associés, une diminution de l’absentéisme, mais aussi par un sentiment d’une relation de confiance entre l’entreprise et ses salariés avec un mode de management s’appuyant sur des formes de leadership plus empathiques, moins directives.

Ces gains pour l’entreprise ont un rejaillissement social, sociétal et environnemental : des salariés potentiellement en meilleure santé, plus sereins peuvent être sources d’une diminution de certaines pathologies, d’accidents liés aux trajets et des dépenses afférentes. De façon plus prospective ces modifications d’organisation du travail promettent d’avoir un impact sur l’urbanisation, avec des déménagements dans des villes moyennes ou zones périphériques, moins denses, avec toutefois le risque environnemental de voir s’effacer une partie des bénéfices liés à la diminution des temps de transport quotidiens par une augmentation des distances parcourues…

La crise sanitaire a accéléré des changements d’organisation du travail en germes dès la fin des années 2010. Ces changements paraissent aujourd’hui irréversibles, sous la pression des salariés qui apprécient des bénéfices tangibles immédiats sur la qualité de vie et ce, dans une relation « win-win » avec l’entreprise. De même que la révolution industrielle a transformé profondément la société, des études d’impact de nouvelles formes de travail découvrent de profondes transformations sociales, sociétales et environnementales dont on ne voit pour le moment que les prémices.

Pour aller plus loin. Publié le 22/11/2022.

Un article qui va au-delà du travail et constate une tendance à « l’hybridation » dans nombre de domaines.

 

Flex office–smart office

La disparition du bureau comme lieu unique du travail implique naturellement d’en repenser l’organisation. Avec une majorité d’employés présents uniquement quelques jours, il est impossible d’affecter à chacun un espace permanent. C’est ainsi qu’est apparu le flex-office : un environnement où les postes de travail ne sont pas attribués à une personne en particulier et où cohabitent divers espaces adaptés aux divers types de tâches : espaces de réunion, cabines pour téléphoner, bureaux pour travailler avec un ordinateur, canapés pour réfléchir, lire, …

Pour ses adeptes, le flex office offre un environnement plus qualitatif, évite la routine, permet une meilleure collaboration. Mais il a aussi de nombreux détracteurs qui soulignent le manque de repères, l’isolement, les lieux impersonnels qui donnent un sentiment d’interchangeabilité et nuisent au sentiment d’appartenance à l’entreprise.

Face à ceci est apparu le smart-office que l’on peut décrire comme un flex office « intelligent » qui propose de corriger des inconvénients du flex office via de nouvelles technologies, une hyper-connexion des lieux et des outils de travail permettant un usage optimisé et facilité des divers lieux (salles de réunion, bureaux, cantine, parking...).

 

Le co-working

En pleine expansion, le coworking désigne des espaces partagés par des salariés de diverses entreprises, des indépendants, des « startuppers ». Ces lieux, conçus pour être très conviviaux, permettent de rompre l’isolement de ceux qui télétravaillent à domicile et offrent une grande flexibilité à des jeunes entreprises qui n’ont pas à supporter les coûts d’une location classique d’un espace dédié.

Des acteurs de l’hôtellerie (Accor, Marriott…), de l’immobilier (Nexity, Vinci…) investissent dans ces espaces amenés à modifier la physionomie des nombreux quartiers (affaire ou résidentiels) et dont les prévisions de croissance sont très positives.

Pour un éclairage : https://theconversation.com/espaces-de-coworking-comment-se-forme-ou-pas-la-collaboration-182165

 

« Quiet quitting » ou démission silencieuse

On pourrait résumer cette notion par « faire ce que je dois faire, et pas plus ». Fini les réunions tardives, les horaires à rallonge…La peur du burn-out, le manque de reconnaissance, le manque de sens du travail, le manque de considération amènent 37% des français* à adopter cette posture et afficher un certain désengagement de leur travail, perçu prioritairement comme une source de revenu et non comme une source d’épanouissement. Une forme de révolution silencieuse, qui touche tous les pays avec plus ou moins d’acuité, et témoigne de la volonté de ne pas voir le travail envahir tous les interstices de la vie privée ou familiale.

Pour poursuivre : https://www.ladn.eu/actualite/tendance-phenomene-quiet-quitting-demission-silencieuse-france/

*Les Français et le Travail - 7 chiffres clés en 2022 (sondage IFOP) (lesmakers.fr)

 

YOLO : You Only Live Once

Quand l’équilibre vie professionnelle, vie familiale est rompu, quand le salarié ne se sent pas intégré dans l’entreprise, quand il ne trouve plus de sens à son travail, arrivent des solutions radicales de changement de vie. C’est ce qu’évoque la tendance « YOLO économie » où l’on quitte un emploi salarié stable, pour une nouvelle vie, ou de nouvelles formes de travail qui garantissent un meilleur épanouissement ou équilibre familial.

Les articles ci-après donne un aperçu assez complet de cette tendance, focalisée sur une population qui a pu accéder à une certaine aisance financière.

https://www.nytimes.com/2021/04/21/technology/welcome-to-the-yolo-economy.html

https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/yolo-economy-privilegies-pandemie-changer-de-vie/

 

FIRE : « Financial Independence, Retire Early » ou “frugalistes”

Étape ultime d’une forme de rejet du travail, quand on ne lui trouve plus de sens, le FIRE consiste à prendre une retraite anticipée en vivant de ses rentes dès 40 ans (ou avant !).  Pour ce, une forme de frugalité s’impose : pendant la période de travail afin de maximiser l’épargne, et après l’arrêt du travail pour pouvoir vivre des revenus de placements. Ces mouvements sont marginaux mais sont aussi des incitations à réfléchir au sens perdu de certains métiers, soumis à une « technicisation » et des enchainements de process qui tendent à déshumaniser le quotidien.

Pour avoir une illustration : https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/vivre-sans-gagner-d-argent-les-frugaux-s-organisent-pour-ne-plus-manquer-de-rien-

 

De nouvelles formes d’emploi

Les évolutions de l’organisation du travail, de son rôle social et sociétal entrainent aussi des changements autour des formes d’emploi. Le salariat ou le travail indépendant ont représenté les deux grandes formes de travail. Des voies nouvelles, hybrides existent depuis plusieurs années et tendent à se développer. Nous vous proposons une série de podcast pour découvrir « le portage salarial », une voie qui allie indépendance et salariat !

 

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