Skip to main content

DataLayer values:

** Values visible only for logged users. Editable only in edit mode. **

Local page
Unselected
None
French (France)
France
 

Derniers articles

Le « Zoulou blanc » ne dansera plus… Johnny Clegg s’en est allé

Le « Zoulou blanc » ne dansera plus… Johnny Clegg s’en est allé

Ce mardi 16 juillet, Johnny Clegg, icône emblématique de la lutte contre l’apartheid, s’est éteint des suites d’un cancer du pancréas diagnostiqué en 2015. Mondialement connu pour son hymne dédié à Nelson Mandela et à la culture africaine « Asimbonanga », l’auteur-compositeur-interprète sud-africain était un artiste engagé.

« Embrasser d’autres cultures sans perdre son identité ». Véritable figure de la cohésion sociale et de l’antiracisme, Johnny Clegg combattait le régime sud-africain et l’apartheid à travers ses chansons. Né en Angleterre, il découvre l’Afrique du Sud à l’âge de six ans lorsque que sa famille y emménage. Grandissant dans un régime ségrégationniste, il est éduqué dans un environnement blanc, isolé de toute culture africaine. Il découvre réellement l’Afrique et son histoire grâce à son beau-père, un afrikaner, qui lui transmet sa passion pour ce continent.

« Il y a eu une période de ma vie où j’ai regretté de ne pas être noir. Je le voulais désespérément ». Dès l’âge de quinze ans, l’adolescent s’initie à la guitare et rencontre un musicien de rue zoulou, Mntonganazo Mzila qui lui apprend durant deux années les rudiments de la musique et le dialecte zoulou. Imprégné de cette communauté, il décide d’étudier leur culture à l’université. Il déclarera plus tard que le peuple zoulou a représenté un « foyer » pour lui.

« Nous devions faire preuve de mille et une astuces pour contourner la myriade de lois qui empêchaient tout rapprochement interracial ». A l’âge de dix-sept ans, il fait la rencontre de Sipho Mchunu, un musicien zoulou. Les deux hommes vont collaborer musicalement et enfreindre les lois de l’apartheid qui interdisent toute interaction entre un blanc et un noir. Ensemble, ils créent leur groupe Juluka, composé de six musiciens et sortent un premier album en 1979, Universal Men, qui les rend célèbres. Leurs chansons véhiculent des valeurs de partage et de fraternité entre les peuples, à l’inverse de celle promulguées par l’apartheid. Johnny Clegg se félicitera par la suite d’avoir réussi « à rassembler des gens grâce à des chansons, surtout à un moment où cela semblait complètement impossible ». Censurées en Afrique du Sud, ses musiques connaissent un succès international. Avec son nouveau groupe Savuka, il devient en 1982 une star mondiale grâce au titre « Scatterlings of Africa » (Les vagabonds africains).

Entre sonorités africaines et rythmes pop, le style du « Zoulou blanc » est aisément reconnaissable. Chanteur à la reconnaissance internationale, ce n’est qu’en 1987 qu’il devient un symbole mondial de la lutte contre l’apartheid avec sa chanson « Asimbonanga » (« nous ne l’avons pas vu »), destinée à Nelson Mandela, alors emprisonné depuis vingt ans à Robben Island. Véritable prise de position contre le régime de Pretoria, l’écriture et le chant d’Asimbonanga sont d’autant plus courageux que le simple fait d’évoquer le nom du futur président sud-africain était totalement interdit.

« Le voyage que j’ai commencé quand j’avais 14 ans touche aujourd’hui à sa fin ». Même après la dissolution du régime de l’apartheid en 1994, Johnny Clegg est resté une figure emblématique de la lutte contre le racisme et de la promotion de la liberté d’expression. La fin de sa carrière est marquée par sa maladie mais après cinq millions d’albums vendus, il décide de dire un dernier adieu à son public en 2015, à travers une tournée mondiale qui viendra clôturer sa grande carrière musicale, mais aussi activiste.

Pour (ré)écouter Asimbonanga et Scatterlings of Africa :

Sitographie

NOS MARQUES

© 2023 Morgan Philips Group SA
All rights reserved