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Banque & e-Commerce en Afrique… entre renouveau et mutation au temps de la Covid 19 (Partie 2)

Banque & e-Commerce en Afrique… entre renouveau et mutation au temps de la Covid 19 (Partie 2)

La mutation de l’e-commerce alimentaire en Afrique

Un autre secteur a également dû s’adapter rapidement face aux conséquences de la Covid-19 : le e-commerce alimentaire. En effet, la pandémie a accéléré la mutation ce dernier sur le continent africain. Face à la fermeture des marchés, essentiels à la consommation en Afrique, et aux restrictions internationales, le commerce du détail africain a été fortement touché. Cependant, les entreprises et les start-up de livraison de produits alimentaires ont su réagir efficacement. 

L’« explosion » de la livraison à domicile

En Afrique subsaharienne, de nombreuses entreprises spécialisées dans le secteur alimentaire ont vu leurs commandes « exploser ». Par exemple, « Rapidos », une plateforme d’approvisionnement alimentaire sénégalaise, a enregistré une augmentation de 90% de ses livraisons à domicile. Créée en 2018 comme un site de livraison classique, l’entreprise a décidé d’ajouter une nouvelle plateforme de vente en ligne depuis la crise, en partenariat avec des supermarchés, des maraîchers ou encore des boulangeries, afin de proposer une offre complète à ses clients. « E-agribusiness », une entreprise togolaise, a également choisi de se tourner vers le e-commerce. Fondée en 2016, cette plateforme de commerce en ligne de produits agricoles a développé un nouveau service lorsque les frontières entre les États se sont fermées. En effet, afin de ne pas perdre l’ensemble des marchandises alimentaires stocké, l’entreprise a créé « ABusiness », un service de livraison de matières premières à des particuliers. « OneCart », spécialisée dans la livraison de produits alimentaires et pharmaceutiques en Afrique du Sud, revendique quant à elle une « augmentation de 500% » de ses activités, selon son cofondateur, Lynton Peters. Les géants du secteur ont eux aussi rejoint le mouvement, comme Jumia, qui connaît depuis plusieurs mois maintenant, une « explosion des commandes de supermarché, de nourriture et de produits d’hygiène », selon Francis Dufay, directeur général de Jumia en Côte d’Ivoire, qui ajoute que « les commandes sont le triple de ce qu’elles sont en temps normal ».

Le e-commerce pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?

La crise économique mondiale due à la Covid-19 devrait, selon les prévisions du Fond monétaire international (FMI), entraîner une récession de 3,2% en Afrique subsaharienne pour l’année 2020. De ce fait, l’e-commerce se présente comme une des solutions pouvant éviter l’effondrement du secteur alimentaire et agricole africain. Cependant, même s’il permet de limiter les effets de la crise, pour Olukemi Afun-Ogidan, la coordinatrice du programme dédié à l’agriculture digitale de la Banque africaine de développement (BAD), il reste encore énormément de progrès à faire dans le développement de ce secteur. En effet, selon elle, « le potentiel agricole de l’Afrique n’est pas encore pleinement exploité ». Selon les dernières études réalisées par le cabinet de conseil BearingPoint et présentées dans le journal « Le Monde », « les lacunes des réseaux de commercialisation des denrées agricoles causent la perte de plus de la moitié des récoltes. Sur le continent, 65 % de la population active travaille dans l’agriculture, mais ce secteur ne contribue encore que pour 36 % au PIB global des 54 pays ». Pour O. Afun-Ogidan, « il est nécessaire de produire des aliments plus efficacement, de réduire le gaspillage à toutes les étapes de la chaîne de valeur agricole […] ». Elle ajoute que la distanciation sociale et les nouvelles habitudes dues au Covid-19 sont « une opportunité pour [développer] des solutions numériques adaptées au secteur agricole ».

La Covid-19, accélérateur d’un marché déjà en expansion 

Le e-commerce alimentaire augmentait d’ores et déjà de manière importante en Afrique avant la pandémie, notamment grâce au développement du numérique et des avancées d’Internet sur le continent mais aussi en raison du développement des classes moyennes, de l’urbanisation et de la sensibilisation de la jeunesse africaine au digital. Par conséquent, l’Afrique et son e-commerce attisent l’intérêt des investisseurs, qui doivent malgré tout faire face à des défis considérables : accès limité à internet et aux infrastructures digitales, méfiance des paiements en ligne de la part de la population africaine, pouvoir d’achat limité de la classe moyenne ou encore, les lacunes des entreprises internationales sur la dénomination des rues afin de permettre le transport des marchandises, ce qui « freine » certaines multinationales telles qu’Amazon par exemple. Cependant, la Covid-19 aura permis de mieux faire connaître les services de e-commerce à la population africaine, comme l’appui Jerobeam Pengevally Mwedihanga, propriétaire de « Tambula Online Shop », une entreprise de vente en ligne alimentaire namibienne, « le fait que les gens ne puissent pas sortir a accru la connaissance et la curiosité concernant nos services de vente en ligne et de livraison ». Propos appuyés par ceux de F. Dufay de chez Jumia, « on a l’impression qu’on a réussi à fidéliser des clients qui ont découvert l’e-commerce ».

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